Masse salariale et finances des administrations publiques
La pyramide des âges de la fonction publique territoriale correspond à la figure du « champignon » : la moyenne d’âge est élevée, les départs en retraite seront nombreux et la transmission des compétences doit être organisée.
La génération qui s’apprête à partir en retraite est celle entrée dans la fonction publique dans les années 1980 à la suite des lois de décentralisation : bon nombre de compétences ont été allouées aux collectivités locales et certaines ont même bénéficié d’une clause générale de compétence.
Cela s’est accompagné de transferts de recettes financières qui ont donné l’opportunité aux décideurs locaux d’instaurer de nouvelles politiques publiques, sources de croissance des ETP.
Astuce :
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Ce graphique affiche le volume d’agents présents sur chaque tranche d’âge (les traits verticaux représentent l’âge moyen par année).
Les courbes se décalent vers la droite : les agents partent de plus en plus tard en retraite, ils sont logiquement de plus en plus âgés.
La plus forte densité d’agents se trouve sur la tranche 45-60 ans. Cela induit de nombreux départs en retraite dans les années à venir.
Les ETP par type de présence et par tranches d’âges mettent en évidence les mouvements de personnel.
Sans surprise les tranches d’âges les plus jeunes ont le plus « d’entrants ». Nous pouvons également noter une proportion non négligeable d’agents sortants sur la tranche d’âge 18 – 25 ans, ce qui nous indique que les jeunes agents restent proportionnellement moins longtemps sur leur poste.
Leur proportion diminue systématiquement avec l’âge. La fonction publique territoriale ne recrute quasiment pas d’agents permanents après 55 ans, ses métiers et ses spécificités rendent compliqués ces recrutements.
Les « sortants » sont de moins en moins nombreux jusqu’à 55 ans, leur proportion s’accroît après cet âge en raison des départs en retraite.
Départs en retraite d’ici 10 ans
Avec le report de l’âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans, la part des agents territoriaux partant à la retraite d’ici 10 ans est passée de 35 % à 29 %, observation faite fin 2022.
Cette proportion est repartie légèrement à la hausse, en peu de temps, pour atteindre 31 % observés à la fin août 2024, hausse due à la pyramide des âges dont les effectifs entre 47 et 51 ans sont visiblement plus élevés.
Cette augmentation devrait ainsi se maintenir sur les trois prochaines années, potentiellement jusqu’à 35 %, avant qu’une décélération ne s’amorce.
Ces nombreux départs en retraite sont essentiellement ceux des agents qui ont rejoint la fonction publique territoriale dans les années 80, appelés par les lois de décentralisation.
Ils soulèvent un très important besoin de recrutement que les nouvelles générations pourront très difficilement combler.
En effet, pour maintenir des effectifs constants, la fonction publique territoriale devrait attirer chaque année au minimum 19 % des nouveaux arrivants sur le marché du travail. Or, elle ne représente aujourd’hui que 6,7 % des actifs.
Un « gap démographique » qui se combine à une crise des vocations, complexifiant encore la situation des collectivités.
Des solutions existent : transferts de compétences vers les intercommunalités, fusions de nouvelles communes, efforts d’optimisation ou de mutualisation, externalisations au secteur privé…
Néanmoins les employeurs territoriaux ont aussi grand besoin de recruter, d’investir dans leur attractivité.
Ils s’interrogent notamment sur le possible levier du régime indemnitaire, au risque d’alimenter la concurrence entre eux et de se mettre ainsi en plus grande difficulté ?
Mais aussi sur d’autres leviers tels que l’apprentissage, les candidatures séniores, un accès facilité au statut, la QVT…
Nous pouvons ici identifier l’âge de départ moyen constaté et le volume d’agent partant en retraite sur chaque tranche d’âge.
Dans les catégories non actives, l’âge de départ moyen des hommes est de 62,8 ans et celui des femmes de 62,5 ans (axes verticaux du graphique). L’écart est faible, de l’ordre de deux mois et demi.
Les congés parentaux et interruptions de carrière ne semblent pas peser significativement sur la moyenne statistique.
Grâce aux courbes, on peut identifier les volumes d’agents partant à chaque âge.
Par exemple, à 62 ans :
Dans la catégorie active, nous pouvons observer qu’en moyenne, les hommes partent en retraite très légèrement avant les femmes (respectivement 61,2 ans et 61,5 ans).
Fonction publique hospitalière
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