« La fonction publique, génératrice de richesse et indispensable vecteur de cohésion sociale »
Il s’agit d’une interview parue dans « La lettre du Cadre » de l’économiste Christophe RAMAUX, maître de conférences à l’Université Paris 1 et dont les recherches portent sur l’Etat social, la protection sociale, la politique économique, l’emploi et la précarité.
Dans un contexte propice au fonctionnaire bashing, Christophe Ramaux défend l’idée d’une fonction publique source de richesses et de cohésion sociale dont la réhabilitation devrait permettre d’améliorer la motivation et la mobilisation des fonctionnaires.
La fonction publique, génératrice de richesses
En 2016, la part du PIB « non marchand » provenant des administrations publiques s’élevait à 360 milliards sur un PIB de 2 200 milliards. Attention ces valeurs prises en compte dans le PIB ne correspondent pas à de la valeur ajoutée, comme c’est le cas pour le secteur privé. Il s’agit du coût de production du service.
Si l’accès au service public est gratuit ou faible (entrer dans un commissariat ou une bibliothèque), le coût du service public est payé en grande partie par l’impôt versé, et dans une moindre mesure par les usagers.
Il convient également de rappeler que la dépense publique ne permet pas seulement de rémunérer des fonctionnaires. Elle est de manière importante composée de prestations sociales venant soutenir la consommation des ménages et donc alimenter le secteur privé et libéral.
Cette coexistence entre le secteur privé et le secteur public doit amener à s’interroger pour chaque activité sur le secteur qui sera le plus juste et le plus efficace. Le secteur de la gestion de l’eau est un exemple fort : certaines entreprises privées ont réussi à créer une rente, rémunérer des actionnaires pour un service rendu de moins bonne qualité. C’est ce qui a d’ailleurs amené un certain nombre de villes à re-municipaliser la gestion de l’eau.
Re-mobiliser les fonctionnaires
Mettre en avant la nécessaire activité du service public doit permettre de redonner du sens au travail des fonctionnaires.
Dans un contexte où il sera nécessaire d’augmenter le nombre d’agents rapidement (EPHAD, prisons, police, Secteurs hospitaliers, écoles primaires…) pour des raisons de sous-effectifs mais aussi d’augmentation démographiques, il parait important de souligner qu’un agent s’investira mieux dans son travail s’il est respecté, et que son activité est valorisée.