Dans son dernier rapport, l’OCDE fait le constat suivant : il faudrait à un individu issu du plus bas de l’échelle sociale six générations (environ 180 ans) pour atteindre le revenu moyen en France. A titre comparatif, il n’en faudrait que trois au Suédois au revenus les plus modestes. A noter toutefois que ces estimations de l’OCDE reposent sur l’observation de la persistance de revenus du travail père-fils et n’incluent pas la mobilité sociale des femmes.
Les mobilités intergénérationnelles et intragénérationelles sont au ralenti. En cause ? Le système éducatif français qui, malgré sa gratuité, ne parvient pas à atténuer les inégalités de milieu d’où sont issus les enfants. Le chômage de longue durée est également un facteur de ralentissement conséquent pour la mobilité des individus.
Afin de lutter contre ce phénomène, l’institution internationale préconise différentes pistes d’action :
- Réduire les écarts scolaires entre les enfants issus de milieux socio-économiques différents et lutter contre le décrochage scolaire ;
- Mener des actions ciblées pour réduire le chômage de longue durée ;
- Et, point spécifique pour la France, œuvrer à la réduction des inégalités territoriales, notamment en termes de transports, services, accès à la formation, etc. Le rapport souligne également la problématique des déserts médicaux dans les milieux ruraux et défavorisés ; des éléments qui ont aujourd’hui un réel impact sur la mobilité sociale des individus.
Le constat fait par l’OCDE est alarmant dans un pays qui vante son modèle social et prône l’égalité des chances. Les résultats du rapport interrogent sur l’efficacité des politiques publiques actuelles : certaines priorités politiques sont à redéfinir.