Souci constant des collectivités, l’absentéisme semble enregistrer une hausse modérée pour l’année 2017. Le taux d’absentéisme moyen est estimé à 8,34%, soit tout de même une moyenne de 30 jours calendaires d’absence par an et par agent (source : étude publiée sur www.drh-attitude.fr). Les résultats publiés sont le fruit d’une enquête en ligne menée sur la base du volontariat auprès de 184 collectivités participantes. Cette chronique s’attache à mettre en perspective la méthodologie employée ainsi que les résultats présentés.
Une démarche à valoriser
Soulignons tout d’abord la modernité de la démarche menée par HAVASU et l’Association des DRH des grandes collectivités. En effet, l’absentéisme est souvent pointé du doigt dans les collectivités sans études concrètes pour le justifier. Les résultats de cette étude nous proposent ainsi un premier état des lieux de la situation.
Seulement 0,5 % des collectivités représentées
Bien que perfectible, la méthode employée permet d’obtenir un échantillonnage important. Important car le panel des 184 collectivités interrogées recense 348 000 agents, ce qui représente 20% du nombre total des agents de la fonction publique territoriale.
Elle est également perfectible car les collectivités participantes sont volontaires. Ainsi, peut-on imaginer que seule une majorité de « bons élèves » ait répondu ? La diversité des collectivités représentées, que sont les départements, CCAS, EPCI, régions… participe toutefois à dresser un état des lieux recevable de cette problématique.
Des disparités en fonction du statut ?
L’étude opère une distinction entre les filières, les catégories ou encore les types de collectivités, ce qui offre ainsi plusieurs niveaux d’analyse. Il semblerait cependant qu’aucune différenciation ne soit faite entre les profils d’agents (titulaires, contractuels…), constituant un frein notable à l’interprétation des résultats. Il est important de pouvoir opérer cette distinction car les effets de l’absentéisme se mesurent différemment selon le statut de l’agent. Les titulaires, relativement protégés par leur statut, seraient-ils plus absents que leurs collègues contractuels ? Il est possible que le taux d’absentéisme diffère entre ces deux statuts. L’analyse globale atténue de fait ces différences de comportement qui seraient pourtant intéressantes à mettre en lumière.
Secteur privé, secteur public : même analyse ?
L’absentéisme est un sujet qui amène régulièrement à comparer le secteur public à celui du privé. Néanmoins, tous deux ont une analyse différente de cette question. Si le secteur privé tient compte des absences liées à la maternité, ce n’est pas le cas des collectivités territoriales. Ce choix permet toutefois au secteur public une analyse fine de l’absentéisme. Ainsi, les possibilités de comparaison entre les deux secteurs s’en retrouvent limitées. Pour qu’elles soient pertinentes, il conviendrait d’établir un périmètre d’analyse identique.
Des aspects à approfondir
D’autres aspects de l’étude mériteraient d’être plus précis comme par exemple le cas des accidents du travail. Ce rapport gagnerait à dissocier les accidents de travail des accidents de trajet, regroupés sous une même catégorie. Cette distinction donnerait à voir aux collectivités les éventuelles mesures de prévention qu’elles pourraient entreprendre pour agir face à ce type d’absentéisme.
Le rapport, à la fois clair et bien mené, donne la température de l’absentéisme dans les collectivités mais permet surtout de montrer son évolution. Cependant, la complexité de la récolte des informations est peut-être à l’origine de certains manques de précisions dans l’analyse proposée.